Néovaisseaux choroïdiens idiopathiques et choroïdites multifocales

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Dans la première situation, la nomenclature riche recouvre finalement une seule entité qu’il vaut mieux appeler -choroïdite multifocale idiopathique. Quelques mois plus tard, Spaide montre en particulier que, pour la choroïdite ponctuée interne (PIC) et la choroïdite multifocale (CMF), les sites impliqués (épithélium pigmentaire et couches externes de la rétine) sont les mêmes ; lorsque les foyers sont actifs, les aspects OCT et angiographique sont similaires, les traitements sont les même. Il conclut qu’il n’apparaît pas très utile en pratique de continuer à différencier les deux affections [3]. Une différenciation dans la nomenclature a pu être faite lorsque les observateurs ont repéré des patients avec des lésions d’âge différent et un processus de cicatrisation plus ou moins évolué (fig. 1).

De manière intéressante, les auteurs de l’éditorial de 2013 signalent que de nombreux néovaisseaux choroïdiens dits “idiopathiques” compliquent une CMF passée inaperçue, ou peuvent en constituer la première manifestation [2]. À -l’inverse, d’autres auteurs avaient aussi montré que le suivi à long terme de patients ayant eu des néovaisseaux choroïdiens idiopathiques pouvait révéler une CMF [4].

Deux articles publiés il y a quelques mois reprennent justement ce sujet des néovaisseaux choroïdiens idiopathiques et des CMF.

  • Kim H, Lee K, Lee CS et al. Subfoveal choroidal thickness in idiopathic choroidal neovascularization and treatment outcomes after intravitreal bevacizumab therapy. Retina, 2015;35:481-486.

La pathogénie des néovaisseaux choroïdiens reste finalement très discutée. Chez les myopes forts, on évoque depuis longtemps le rôle de phénomènes inflammatoires au pourtour d’une ligne de rupture de la membrane de Bruch [5, 6]. À partir d’une série de cas d’exérèse chirurgicale, Grossniklaus avait montré en 1994 la présence d’un processus de prolifération proche du granulome inflammatoire [7]. Les néovaisseaux représenteraient une réaction tissulaire dépassant le stimulus initial.

Depuis l’avènement de l’OCT spectral domain, l’imagerie de la choroïde est facilitée, et d’autres hypothèses patho-géniques ont pu être avancées. Sur le Spectralis, l’utilisation du mode EDI a permis de compenser la faible étendue de la zone de mise au point et de démocratiser l’imagerie de la choroïde avec des mesures de l’épaisseur choroïdienne. En swept source, l’utilisation d’une source infrarouge permet encore d’affiner la visualisation des couches de la choroïde. Plusieurs auteurs ont analysé l’épaisseur choroïdienne chez les patients présentant des néovaisseaux choroïdiens. Ils montrent ainsi un amincissement choroïdien au cours des anastomoses choriorétiniennes [8] et chez les myopes forts [9]. Chez les myopes forts, le risque de néovascularisation choroïdienne[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.